Ci-après les propositions portées par l’U2P à l’occasion de la visio-conférence organisée ce mardi 19 mai par la Ministre du travail, Mme Muriel Pénicaud, avec les partenaires sociaux afin d’évoquer les pistes pour le soutien et la relance de l’apprentissage dans le contexte de la crise sanitaire.
Le recours à l’apprentissage par les entreprises de l’artisanat, le commerce de proximité et les professions libérales risque d’être très négativement impacté par la crise sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19.
La crise économique qui s’annonce risque de faire chuter le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage, avec également des conséquences désastreuses sur la situation des jeunes, l’activité des Centres de formation d’apprentis (CFA), et à moyen terme sur les besoins des entreprises en termes de recrutement.
C’est pourquoi l’U2P demande la mise en œuvre des mesures d’urgence suivantes :
* pour doper les recrutements et préserver les contrats en cours, un contrat d’apprentissage à « zéro coût » pour les entreprises de moins de 20 salariés, pour tous les contrats d’apprentissage, nouveaux ou déjà existants quel que soit le niveau préparé, grâce à la mise en place d’une aide exceptionnelle pendant une année ;
* pour les autres entreprises de moins de 50 salariés, un renforcement de l’aide unique, notamment en élargissant son accès aux apprentis de niveau supérieur au Bac ;
* une modification des règles de l’article L.6222-12 du Code du travail qui permettrait de porter la date de début de formation pratique chez l’employeur à un délai de 12 mois suivant l’entrée du jeune en CFA (contre 3 mois portés à 6 mois actuellement) ; dans ce cas, prévoir que la prise en charge par les OPCO puisse se déclencher dès l’inscription du jeune en CFA et pas à la signature du contrat d’apprentissage. Ces règles seraient applicables pendant un an.
* prioriser l’aide financière aux entreprises dans tous les dispositifs pouvant être mis en œuvre, notamment auprès de France compétences ou des Plans régionaux pour l’investissement dans les compétences (PRIC) ;
* une réévaluation des coûts-contrat pour les CFA afin de tenir compte du surcoût engendré pour ces derniers par la prise en compte des gestes barrières dans la mise en œuvre des formations (respect des distances physiques notamment pour les plateaux techniques et les services de restauration ou d’hébergement lorsqu’ils existent et donc diminution des effectifs potentiels par classe, recours à des parcours mixtes (présentiel et formation à distance) ;
* favoriser les entrées en apprentissage tout au long de l’année, comme la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 le prévoit et qui n’est pas assez mis en pratique ;
* renforcer les actions de préapprentissage, toujours dans le cadre des dispositions de la loi Avenir professionnel ;
* développer et soutenir financièrement la formation ouverte à distance (FOAD) dans les CFA et permettre aux apprentis d’y avoir accès ;
* organiser une vaste campagne de communication pour la promotion de l’apprentissage.
Merci donc de soutenir et de promouvoir ces propositions dans les échanges que vous serez amenés à avoir prochainement avec les représentants de l’Etat et des Régions.